dimanche 5 avril 2009

Décembre

Décembre
Le ciel aujourd’hui et si bas que je pourrais le touché
De gros nuages lourds, obscurs, menacent de tomber
Ils ont cette couleur terne, grise du plomb fondu, moulé,
Sorti des brasiers infernaux, coulés de leurs creusets.
Il pleut sur la campagne pâle, des sanglots embrumés,
Des perles de cristal transparent, scintillant, lustrées,
Tournoient, sous les vents hurlants de décembre glacé
Il pleut dru sur la lande et les toits des maisons alignées,
Grelottants sous la tempête et les éléments détraqués.
Seul petit signe de vie, la fumée rabattue des cheminées
Étiré par le souffle puissant du vent en furie, déchaîné.
Et des éclairs aveuglants labourent les cieux malmenés
Flash géants d'appareils photographiques démesurés
Filmant notre monde, désolé dans la tourmente, affolé,
Suivi du fracas du tonnerre, canons célestes déchaîner.
Et je vois de ma fenêtre au loin, le chemin bas, ruisseler,
Courir tel un torrent, bouillonnant que remonte un berger,
Courbait, sous l’averse, abritait d’une grande cape huilée
Son chapeau noir à large bord dégoulinant sous l’ondée
Il vient de nourrir et d’abreuver son troupeau tourmenté
Même ses fidèles chiens font le dos rond et sont inquiets,
Par le vent, hurlant comme loups aux travers des volets
Horde famélique, plaintes lugubres d’animaux affamés.
Les arbres hauts, nus, apparaissent noirs sous l’ondée
Et pointent vers le ciel gris leurs branches dépouillées
Telles les mains noueuses de dévotes en train de prier
Implorant en murmure, les forces célestes pour arrêter
Ce maudit temps d’hiver où tout semble mort et figer
Le vent lâche prise, la pluie rageuse, froide, a cessé
De pâles éclairs zèbrent encore au loin le ciel plombé
Dans les nues, diluées, ton étain, du bleu, une trouée
Un bienfaisant espoir bien vite déçut, déjà refermer
Suivie d’une autre, plus au sud, plus large embrasée
Par les rayons tièdes du soleil de décembre projeter
Sur le sol, les toits, les arbres et les maisons mouillées
Dégoulinant de l’eau de la pluie maintenant arrêter
Un halo trouble, brumeux, humide enveloppe les prés
Je vois sur le chemin bas, la haute silhouette du berger
Partir à grands pas enveloppé de sa grande cape huilée
Sur la tête son chapeau en feutre noir, aux bords élimés
Il regagne sa bergerie, et son bétail maintenant apaiser,
Dans la nuit précoce, une étoile au ciel vient s’accrocher
Elle brille en cette nuit de Noël, et me guide avec humilité
Vers l’étoile d’espoir, étoile d’amour en ce monde troublé.
Jacky ANTOINE Émissole
30 décembre 2008

dimanche 15 février 2009

AMANTS

AMANTS
Il suffit d’une balade pour ranimer le passé
Réveillé les souvenirs par les lames emportés,
Effacer par la mer, par ses vagues immuables,
Les pas hésitants d’amants laisser sur le sable,
Adoucis les maux, d’âmes en peine échouées.
Épaves, beaux amants égarés sur le sable doré,
Leurs yeux échangent des regards, ils existent,
Seul au monde, contre tous; maintenant enlacés,
Baignés en cet instant, d’un éclat de lune triste.
Adossés aux flancs moisi d’un bateau retourné,
Témoin silencieux de délicieux ébats enfiévrés,
Où les mots se conjuguent au présent d’aimer.
Nuit précaire, ciel de lit aux constellations d’acier
Surpris par la roue du levant lentement embrasé
Deux corps, nus, bronzés tendrement embrassés
Tel figure de proue sculptée, patinée par le temps.
Alors épaves échouées, sur la grève, deux amants,
Euphonie de chair, vas et viens de corps épousés
Sensuel abordage, faim de l’autre, désirs exaltés,
Râles égaux au souffle puissant de vagues moirées
Qui meurent transparentes, sur la grève mouillée.
Chair trempée, salie, salée par l’amour consumer
Ils s’éveillent au matin, béats de ces instants volés
Blottis l’un contre l’autre, frissonnants, épuisés
Les yeux dans les yeux, parlent à mots chuchotés.
A l‘horizon, un bateau, à la voile blanche hissée
Emporter par les vents vers de lointaines contrées
Regrets de voyages, de départs tant de fois différés
Être un oiseau, volé par-dessus cette mer apaisée
Tout foutre en l’air, partir, enfin, tout recommencer,
Et trouver le courage et dire les mots sans blesser
Et lui annoncer froidement, je te quitte, je m’en vais.
Des mouettes rieuses se moquent de leur nudité
Leur éclat de rire, se tu dans un délicieux baiser.
Difficile fut le retour après cette inoubliable équipée
Qui composent les souvenirs à jamais mémorisés,
Et laisse l’amertume aux larmes d’amours imparfaits.
Disparue l’épave, au flanc moisi, du bateau échouée.
Sous le vent, un voilier et sa voile blanche hissée,
Emporte les souvenirs et sèche des larmes salées.
Jacky ANTOINE Émissole

jeudi 8 janvier 2009

LE TEMPS


LE TEMPS
J’ai mal dormi, malgré une pile de couvertures et une bonne couette, le froid n’en finissait pas de me réveiller si tôt endormi. Au point que j’ai dû allumer le chauffage dans ma chambre. Cela ne m’était pas arrivé depuis fort longtemps. Je ne suis pas du genre frileux, mais là, j’avais l’impression que ce froid humide me pénétrait jusque aux os. Ma chambre ressemblait à un sas de chambre frigorifique, comme celle que l’on rencontre sur les marchés de gros. Et puis cette sensation bizarre à chaque foi que j’ouvrais les yeux, que le jour perçait déjà au travers des persiennes Un coup d’œil vers le réveil, il affiche, deux heures du matin, ce qui ne fait qu’ajouter a mon malaise et mon insomnie du au froid, l’impression d’avoir pris un coup de vieux, dans l’affaire d’une trop blanche nuit ou d’une nuit trop blanche. Je tiens à vous dire que je ne bois que de l’eau. Je tenais à le préciser, pour les septiques qui commence a ricané et à émettre je ne sais quelles suspicions a propos d’un éventuel état alcoolique, ou supposer tel. Le chauffage bienfaisant, ayant rétabli l’équilibre thermique dans ma chambre, je n’ais pas tardé a retrouver les délices des bras de Morphée, non sans avoir jeter un dernier regard vers les volets, vers cette nuit qui ne venait pas. Neuf heures, je me réveille, où plutôt, le silence assourdissant de cette matinée déjà bien avance me tire de ce lit enfin réchauffé. Et toujours ce jour, le même que cette nuit, qui dans ma courte nuit, ne nous a jamais quitté. Je passe un vêtement chaud, et j’ouvre grand les volets, et là, surprise, dans ce silence immaculé, duveteux, les grand pins parasols sur le parc, les étangs, les bordures, les bateaux, la terre, la campagne, le village à flanc de coteau aux maisons blanches, don les cheminées fument comme de vieux sapeurs, sont parés d’un manteau blanc éblouissant qu’aucun pas ni trace n’est encore venu souillé. Quelques flocons virevoltent, encore dans ce matin sans vent, calme, gracieux léger comme les ballerines d’un ballet féerique exécutant un pas de danse imaginaire, improviser, sur la musique du silence issue des élément apaisés, conduite par un chef d’orchestre bienveillant. Et là, je retrouve mes yeux d’enfant, pour peu j’irais me roulé et m’enveloppé dans ce blanc manteau comme je le fis jadis, dans ma plus tendre enfance et puis, et puis… ! Faire une bataille de boules de neiges avec mes frères et sœurs, sentir encore le froid humide, mordant de la boule que je façonne dans mes mains nues rougie, glacés et qui se brise avant d’avoir atteins son but. Que de souvenirs d’un coup affluent vers ma mémoire à la vue de ce simple manteau blanc, les galoches cloutées pour ne pas abîmer les semelles en bois, mais qui nous permettez de grandes glissades sur les sols lisse, les pantalons court et les chaussettes en laine jusqu’au genoux, la chaude pèlerine bleu sur mes épaules, le grand cache nez de laine autour de mon cou. Le poêle ronflant au fond de la classe où il faisait bon d’être dernier pour avoir la charge de l’entretenir et le recharger régulièrement. Les soirées de veillé, assis serrer contre mes frères et sœurs devant le fourneau au pied de notre mère, qui nous parler de son temps, nous conté une histoire, quand ce n’était de nous aider a faire nos devoirs, avant de rejoindre nos lits où nous attendez une bouillotte bien chaude. J’ai fermé la fenêtre des souvenirs, avec un peu de nostalgie il est vrai mais toujours dans mon temps que j’adore malgré tous les problèmes actuels, sans qui nos enfants et nos petits enfants, à l’age qui est le mien n’auraient rien a raconté à leurs propres enfants.
Jacky ANTOINE Émissole