mercredi 26 septembre 2012

LA MAISON SOUS LA TEMPETE

La maison, sous la tempête, geint, craque comme un vieux gréement,
S’arc-boute, résiste au vent violent, grince, hurle de toutes ses fissures.
Le Mistral, lever tôt ce matin chasse les nuages et les derniers instant,
De ce délicieux été qui ne voulait finir, au revoir ciel bleue, ors et dorures
Reflets sur les étangs et marais, eaux dormantes aux couleurs étranges
Devenues sombres Océans aux vagues géantes débordants loin sur la fange
Le ciel c’est embrasé, vers le couchant, souligner par des silhouettes d’oiseaux,
Peinant sous les violentes rafales, plongeant à l’abri des roselières, au ras de l’eau,
Pour remonter porter par les courant ascendant et poursuivre leurs vols incertain.
Au sud une manade de taureaux, près d’un îlot de tamaris, à l’abris des roseaux,
Noires silhouettes dans le roux du jour mourant, en compagnie de blancs chevaux,
Attendent, immobile, la croupe offerte aux rafales, une longue nuit qui ne viendras.
La lune claire, froide, blanche, pointe le bout de son astre, à l’horizon loin là bas.
Blanc point sous l’interrogation de cet automne, est il précurseur d’un hiver froid ?
Le chien du gardian, attacher à la cabane de sagne, répond à celui du mas voisin.
Plainte lugubre, dans la nuit déjà venue, hurlements de loups reprenant leurs droits.
Le cheval soigné, est attaché dans l’écurie, le gardian sur son lit de fortune, écoute.
Il écoute, le monde de la nuit, il n’a pas peur, juste un vieux ressentiment, un doute.
Et si elle revenait ! Elle ! Cette créature, cette bête, des fois quelle ne soit pas morte.
Parfois il entend des plaintes, des cris, où des hurlements, qui glacent le sang,
Serais ce son imagination, qui lui fait entendre tous ces fantômes, ces revenants !
Ou bien le Grand Duc, chassant sou la lune, un Campagnol ou un lapin innocent
Où serais ce elle qui se manifesterait, et reviendrait encore plus laide, plus forte.
Le chien grogne à l’entrée de la cabane, sans doute un renard ou un chien errant
Il lui semble qu’il grogne de peur, il geint, il le fait rentré pour le… enfin se rassurer,
Quelle idée, que d’avoir, avant cette campagne de gardiennage au fond des marais,
Lu le livre de Joseph D’Arbaud, la Bête du Vaccarès, le chien et sous son lit, terrifié.
A-t-il peur ! Il ne sait, pense qu’il a froid, comme nombre d’animaux, il craint le vent.
Maudite bourrasque, hurlant au travers de la moindre faille et qui vous glace le sang
La charpente noircie où le maigre rechange et de la nourriture oscillent lentement
A des fils de fer dans des goulots de bouteilles cassées, les protèges des rongeurs
La lumière crue de la lampe à pétrole, allonge les ombres des vêtements accrocher
Ombres portées, inquiétantes, vacillantes formes fantomatiques au plafond projeter
Balancent mollement au gré des vents invisibles, arrivant des ouvertures mal jointées
La nuit sera longue, le sommeil tarde à venir, il revoit des passages du livre, il a peur !
Dans la cheminée quelques braises rougeoient encore dans l’âtre refroidissant,
Il jette quelques bûches, une gerbe d’étincelles colorées jaillies, le feu reprend,
Les ombres projeter par les flammes, danses, vacillent, à chaque crépitement,
Pareille a ces gitanes virevoltant, aux sons des guitares, près d’un feu de camps.
Il se recouche, il a froid, il a peur, les bruits de la sauvagine vont s’amplifiant,
Il ne dort pas, il écoute, il attend, le jour qui le délivrera de ses peurs, du vent.
Jacky ANTOINE Émissole 28.02.2011


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